duminică, 16 noiembrie 2025

Andre GAILLARD. Iudaismul și inventarea rasismului cultural

 

Despre autor.

Nationalité : France
Né(e) le : 10/1922
Biographie :

Déporté en Allemagne pendant l’Occupation alors qu'il est étudiant en théologie, André Gaillard s’oriente à son retour de captivité vers la médecine.

Professeur des Universités, Médecin des Hôpitaux, il a publié, outre de nombreux articles médicaux pendant son activité professionnelle, quatre ouvrages concernant les religions: "Les Mythes du Christianisme", "Le Sionisme en Palestine/Israël : fruit amer du Judaïsme", "Le Judaïsme et l’invention du racisme culturel", "Les racines judaïques de l’antisémitisme".

son site : http://www.andre-gaillard.fr/Accueil.html

Rezumat

Cartea lui André Gaillard propune o teză radicală și profund controversată: că formele moderne de „racism cultural” își au originea în cadrul iudaismului antic și rabinic, iar nu în Europa modernă, cum afirmă istoriografia dominantă. Autorul încearcă să demonstreze existența unui dublu racisme:

  1. „racismul evreiesc”, născut în interiorul tradiției iudaice prin ideea poporului ales, a impurității neamurilor și a transmiterii ereditare a apartenenței;

  2. „racismul antievreiesc”, apărut ca reacție la primul și transformat, în epoci diferite, în anti-iudaism și antisemitism rasial.

Structura lucrării

Cartea este împărțită în două mari părți:


I. Rasismul evreiesc

Autorul interpretează textele biblice, talmudice și tradiția rabinică drept prime surse ale unei gândiri rasiale structurante, având ca axă diviziunea ontologică între evrei și non-evrei. El evidențiază:

  • mitul alianței divine cu un popor ales, considerat de autor drept o justificare timpurie a superiorității unei „rase” asupra alteia;

  • regula transmiterii matriliniare a identității, văzută ca instituționalizare a unei „rase perpetue”;

  • misticile pur/impur, care ar descrie o impuritate congenitală a ne-evreilor;

  • existența unei conștiințe de „popor-sânge” în tradiția rabinică;

  • forme de violență simbolică, teologică, juridică sau politică, culminând în modernitate prin sionism și statul Israel, descris de autor drept „ségrégationniste”.

Ideea principală: iudaismul ar fi generat un sistem de separare, excludere și autodefinire etno-racială, greu compatibil cu universalismul.


II. Racismul antievreiesc

Partea a doua urmărește geneza și transformarea ostilității față de evrei, de la lumea greco-romană la antisemitismul modern. Autorul arată:

  • că anti-iudaismul antic era în mare parte reacțional, adică răspuns la exclusivismul evreiesc;

  • că anti-iudaismul creștin a adaptat, la rândul său, logica „purității de sânge” (limpieza de sangre);

  • că antisemitismul modern (secolele XVII–XX) ar deriva, în ultimă instanță, din definirea evreilor ca grup rasial de către chiar tradiția iudaică;

  • că nazismul ar fi instrumentalizat o „racializare preexistentă”;

  • că lupta modernă împotriva antisemitismului este sortită eșecului atâta vreme cât nu se abordează și „rădăcinile iudaice ale gândirii rasiale”.


Concluzia autorului

Gaillard susține că:

  • există o continuitate între exclusivismul antic al iudaismului și formele contemporane de segregare sionistă;

  • antisemitismul nu este un mister istoric, ci un fenomen simetric și co-produs de două tradiții de gândire;

  • numai o critică lucidă a ambelor tipuri de rasism (evreiesc și antievreiesc) poate duce la diminuarea ostilității;

  • sacralizarea iudaismului și ritualizarea memoriei Holocaustului ar fi împiedicat o critică laică, serioasă, a tradiției iudaice.


În esență

Cartea este un pamflet teoretic care propune:

  • o definire largă a noțiunii de rasă și rasism (natural, cultural, reacțional);

  • o reinterpretare a iudaismului ca prima cultură care a produs o gândire rasială sistematică;

  • o analiză a antisemitismului ca efect în oglindă al unei alterități instituționalizate;

  • o critică radicală a sionismului și a Israelului în cheie de „proiect rasial modern”.

     



    Préface…………………………………………………………………………….…. 4
    PROPOS PRÉLIMINAIRES
    Race, Racismes, Pensée raciale et racisme culturel ………………………………. 9
    la notion de "race" : substratum du racisme
    racisme "naturel" ; racisme "culturel" ; racisme "réactionnel"
    la pensée raciale et le racisme culturel
    Propos de sémantique : "judaïsme" ; la "judéité" ; la "race juive" ; "les Juifs" et "le Juif" ;
    "les non-Juifs" ; "anti-judaïsme" ; "antisionisme" ; "antisémitisme"…………………… 16
    Ière Partie
    LE RACISME JUIF
    Ch I – Le judaïsme antique et les prémisses de la pensée raciale ; la division
    de l’humanité en Juifs et non-Juifs……………….…………………………….. 23
    le mythe biblique de l'Alliance divine/peuple élu
    la loi rabbinique de transmission héréditaire de la judéité
    la mystique biblique du pur et de l’impur : l’impureté de nature des Gentils
    les textes explicitant la division de l’humanité en Juifs et non-Juifs
    Ch II – Le développement de la pensée raciale dans la sphère du judaïsme ;
    racialisation des Juifs et racisme en "miroir" …………………………………… 32
    une mystique de la "race" et du "sang " ; un peuple-race
    la conscience de race inhérente au judaïsme
    2
    racisme de contamination ou racisme inhérent au judaïsme ?
    l’altérité structurelle dans le judaïsme : fondement d’un double racisme
    Ch III – La violence dans le judaïsme de l’Antiquité à la création
    de l'État d'Israël.…………………………………………………………………. 42
    une mystique de la violence
    les violences physiques
    les violences d’ordre psychologique
    les violences symboliques : l’anti-christianisme dans la culture juive
    Ch IV – L’État d’Israël et sa composante raciale………………………………. 56
    le sionisme : un national judaïsme
    une société à majorité raciste
    un État ségrégationniste
    Ch V – De quelques formes de violences autres que physiques au sein
    de l'entreprise sioniste………………………………………………………………….69
    les violences d'ordre juridique et administratif
    les violences de langage
    les violences verbales et comportementales de l'internationale sioniste
    la violences des violences : le verrou sur la démocratie
    Ch VI – De quelques conséquences de l’altérité Juifs/non-Juifs issue
    du judaïsme…………………………………………………………………………. 82
    la ghettoïsation territoriale et/ou spirituelle et le phénomène de double
    conscience
    la paranoïa
    l'esprit de domination par le Verbe
    la "haine de soi" juive : une névrose par auto-accusation
    Conclusion sur le racisme juif ……………………………………………………… 92
    un racisme largement méconnu
    un racisme dont la régression est liée à celle du judaïsme
    "racisme inhérent au judaïsme" et "racisme chez les Juifs"
    2ème Partie
    LE RACISME ANTIJUIF
    Ch VII – L’hostilité antijuive (anti-judaïsme et racisme) dans
    le monde gréco-romain………………………………………………………….... 96
    rapports des Grecs et des Romains avec les étrangers en général
    rapports des Grecs et des Romains avec les Juifs
    Ch VIII – L'hostilité antijuive dans le christianisme européen jusqu’au
    XVIIe siècle ; de la pureté de race juive à la limpieza de sangre chrétienne……. 101
    l’anti-judaïsme chrétien
    le racisme antijuif au Moyen-Âge et au début des temps modernes ;
    les "Statuts de pureté du sang"
    Ch IX – L'hostilité antijuive dans l’Europe intellectuelle des
    3
    XVIIe-XVIIIe-XIXe siècles……………………………………………………… 110
    XVIIe siècle
    XVIIIe siècle
    XIXe siècle
    Ch X – L'hostilité antijuive au XXe siècle en Allemagne et en France……. 117
    l’eugénisme en Occident et son évolution vers le racisme
    le racisme anti-Juifs dans l’Allemagne nazie
    l’hostilité antijuive dans la France de Vichy
    Ch XI – La racialisation des Juifs dans le judaïsme : clef du racisme antijuif. 130
    le piège de l’antisémitisme
    la racialisation des Juifs : facteur invariant de toutes les formes
    du racisme antijuif
    Ch XII – Un phénomène perpétuellement résurgent ou l’inanité de
    la « lutte contre l’antisémitisme » …………………………………..……………… 138
    l’hostilité nouvelle dans le monde islamique envers les Juifs
    l’échec irrémédiable de « la lutte contre l’antisémitisme »
    Conclusion………….……………………………………………………………… 150
    Bibliographie …………………………………………………………... ……. .. 154
    4
    On ne peut pas faire l’économie d’une réflexion
    sur le racisme dans la pensée et la tradition juives.
    Henri Korn1
    PRÉFACE
    Un texte de plus sur le racisme ? Alors que ce sujet suscite chaque année nombre
    d’ouvrages et d’articles peut-on encore, par quelque analyse théorique supplémentaire, avoir
    l’espoir de réduire ce phénomène, source de multiples conflits, tantôt larvés, tantôt sanglants ?
    À cette question la réponse peut être positive… Malgré l’abondante littérature en question, il
    apparaît à l’évidence que des données relatives au judaïsme, dans le contexte duquel le
    racisme s’est particulièrement développé au cours des siècles, sont restées jusqu’ici dans
    l’ombre et que certains processus racistes sont toujours mal élucidés, le premier d’entre eux,
    pourtant amplement étudié, étant celui dont les Juifs ont été victimes. Comprendre la nature
    d’un mal endémique pour qu’il puisse être traité, ou mieux prévenu de façon efficace, clarifier
    dans une perspective pédagogique un sujet volontiers controversé et parfois polémique
    (puisque nous sommes contraints d’utiliser des mots nouveaux pour qualifier des situations
    anciennes, faisant en somme de l’anachronisme philologique), proposer une base réflexive,
    telles sont les raisons de ces propos.
    Face au racisme en général, défini par les dictionnaires comme une « idéologie fondée sur
    la croyance qu’il existe une hiérarchie entre les races, l’une, celle à laquelle on appartient,
    étant vue comme supérieure, les autres inférieures », il s’agit d’abord de reconnaître qu’il
    existe deux types caractérisés de racisme quant à leur source et leur devenir : l’un, génétique,
    universel, inhérent à la nature humaine, l’autre acquis, contingent, d’ordre culturel. C’est cette
    dernière forme qui nous intéresse essentiellement dans cette étude qui, par ailleurs, concerne
    exclusivement le racisme développé dans la sphère d’influence du judaïsme, c’est-à-dire le
    racisme dont les Juifs, en tant qu’héritiers directs du judaïsme, et les non-Juifs au contact de
    cette culture peuvent être tantôt les acteurs, tantôt les victimes.
    Dans cette perspective une question fondamentale s’est toujours posée : « Quelle est la
    société qui, la première dans l’histoire de la sphère occidentale, a formulé une pensée raciale
    et produit un droit codifiant des pratiques racistes au sens moderne permettant de lui
    attribuer l’invention du racisme culturel ? »
    Et dans cette étude concernant exclusivement le judaïsme une question non moins
    essentielle attend une réponse : « Quelle est la société qui, la première dans l’histoire, a
    racialisé les Juifs et, partant, généré du racisme ? »
    Contrairement à certaines études selon lesquelles une pensée raciale structurée, avec le
    racisme potentiel qui en découle, est un phénomène des temps modernes se situant soit dans
    l’Europe chrétienne de la fin du XVe siècle, soit dans l’Europe bourgeoise du XIXe siècle, cet
    essai montrera, d’une part, avec divers auteurs, que la pensée raciale est bien plus ancienne,
    d’autre part qu’elle remonte par ses prémisses à l’Antiquité et plus précisément au judaïsme
    rabbinique au seuil du premier millénaire. Il montrera aussi qu’il n’y a pas un racisme isolé à
    l’encontre des seuls Juifs mais un racisme en miroir, disons un racisme juif et un racisme
    antijuif, phénomène continu avec des manifestations paroxystiques.
    On l’aura compris, il s’agit ici de l’étude critique d’un système de pensée directement
    dépendant du judaïsme dans ce domaine sensible et délicat qu’est le racisme, cette idéologie
    1 Histoire d’un adjectif, p. 199.
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    dont a été victime, chacun le sait, en temps et en intensité, une fraction notable des Juifs
    d’Europe. De plus, alors que le racisme dans le contexte du judaïsme est habituellement vu
    comme étant à sens unique – des agresseurs non-juifs contre des agressés juifs – nous
    découvrirons ici un racisme spécifique, à savoir un double racisme dont les deux séquences
    conjointes dépendent pour partie de la même source.
    Si le judaïsme, comme toutes les entreprises humaines, porte des tares particulières dont
    l’étude est à reprendre dans le sillage des grands critiques juifs que furent notamment
    Spinoza2 d’abord ou, plus près de nous, Bernard Lazare, Maxime Rodinson et tant d’autres,
    personne n’est plus convaincu que l’auteur de ces lignes que la pensée occidentale ne serait
    pas ce qu’elle est sans l’apport éminent du judaïsme. Faut-il rappeler, dans le domaine de la
    morale, que le commandement biblique « Tu ne tueras pas », même s’il fut inventé
    précédemment par d’autres sociétés humaines et appliqué par les Hébreux aux seuls membres
    de leur tribu, est devenu avec le relais du christianisme un monument de la conscience
    universelle ? Faut-il rappeler l’apport du judaïsme dans le domaine de l’étude puisque nombre
    de lauréats du Prix Nobel, même s’ils furent largement tributaires des cultures de voisinage et
    notamment de celle de l’Occident, ont bénéficié pour une part notable d’une tradition d’étude
    et de débat particulièrement active dans le judaïsme ? Mais le propos, ici, est tout autre. Par
    delà les personnes et leurs responsabilités éventuelles, loin de toute idée d’offense et de
    stigmatisation, et sans aucunement minimiser les souffrances qui leur furent infligées, il s’agit
    de soumettre le judaïsme à un examen critique afin, notamment, d’apporter quelque éclairage,
    d’une part sur l’antisémitisme considéré à tort par nombre d’auteurs comme largement
    énigmatique dans son développement continu à travers les siècles, d’autre part sur le racisme
    issu de cette tradition religieuse.
    À cette méconnaissance du rôle néfaste de certaines données du judaïsme, deux raisons
    paraissent primordiales. La première : le fait que le discours dominant, en rapportant
    principalement les souffrances des Juifs donne à penser que le racisme n’existe pas chez eux.
    Comme si le fait d’avoir souffert pendant très longtemps du racisme des non-Juifs excluait
    pour eux toute responsabilité dans ce domaine et exonérait le judaïsme de transporter de
    lourdes pesanteurs, comme si les Juifs ne faisaient pas partie du commun des mortels. En
    effet, à l’idéologie perverse d’une culpabilité totale a succédé souvent celle, non moins
    perverse, d’une innocence totale ! S’il est logique que l’histoire contemporaine soit
    profondément marquée par le génocide, inédit à bien des titres, des Juifs européens par les
    nazis, il reste que nombre d’auteurs sur le sujet omniprésent dans les médias de
    l’antisémitisme se sont manifestement laissé subjuguer par le discours dominant, dans lequel
    la mémoire récente se confond volontiers avec l’histoire.
    La seconde raison permettant d’expliquer la méconnaissance du phénomène
    « antisémitisme » réside, comme nous le verrons, dans le fait que les auteurs des multiples
    travaux consacrés au racisme en général ne retiennent souvent comme critères du processus
    que ses manifestations spectaculaires d’ordre physique en négligeant les multiples
    manifestations d’un autre ordre (psychologiques, juridiques, diplomatiques, économiques,
    verbales…) lesquelles, pour silencieuses, discrètes voire occultes qu’elles puissent être, pour
    différentes qu’elles soient dans leurs expressions, n’en sont pas moins des violences
    effectives, souvent plus efficaces que les premières quant au but poursuivi. Ici, la pensée
    prévaut sur la force, la matière grise sur le muscle, le Verbe sur le poignard. Or, si le judaïsme
    sioniste dans l’État d’Israël avec sa ségrégation institutionnelle, a généré depuis le milieu du
    XXe siècle une explosion de violences de tous ordres que rapportent quotidiennement nombre
    d’observateurs libres, nous dirons que le racisme juif n’avait guère comporté, pendant les dixhuit
    siècles précédents, que des violences autres que physiques.
    2 On sait qu’il eut en effet à subir de la part des rabbins, l’équivalent de l’excommunication chrétienne, le herem.
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    Ici, dans cet essai, des Juifs, en tant que tributaires de cette culture, vont être mis en cause.
    Toute critique d’un système idéologique repose, certes sur des idées, mais aussi sur des faits
    impliquant des personnes. C’est la loi du genre, difficile et délicate par nature. Elle l’est
    d’autant plus ici que nous savons à quelles violences ont pu conduire dans le passé les
    accusations portées à l’encontre des Juifs lorsque se déchaînaient propagande et persécutions.
    Mais, à l’heure actuelle, face au repli marqué d’une partie notable du monde juif sur lui même
    en un communautarisme exacerbé, repli qui l’empêche d’analyser sereinement ses difficultés
    passées et présentes, le danger potentiel est considérablement moindre que celui qu’encourage
    l’absence de critique. Si les Juifs, dans les pays occidentaux, ne courent plus de risques
    majeurs pour leur vie ou leurs biens, il n’en est pas de même pour ceux qui vivent en Palestine
    au nom d’une idéologie agressive, le sionisme, dont la confrontation avec cette autre idéologie
    folle et largement réactionnelle à la précédente qu’est l’islamisme, peut logiquement conduire
    à un conflit, tout à la fois inédit comme le veut l’histoire cette « science d’événements
    toujours nouveaux », et à la mesure des capacités modernes de destruction massive. Comme
    l’écrit Alain Finkielkraut3 à propos des Sionistes, « Imperturbables, ils présentent encore
    Israël comme une solution, alors qu’il s’agit du lieu central où l’existence juive continue à
    faire problème ».
    Une autre difficulté, elle aussi inhérente au contexte moderne du judaïsme, vient s’ajouter
    aux précédentes. Elle est relative à l’information. Si le christianisme, par exemple, donne lieu
    de nos jours à de multiples critiques, voire à de véritables pamphlets sans que les chrétiens ne
    s’offusquent vraiment et vouent les auteurs à la vindicte, on constate que, face aux critiques,
    nombre de représentants du judaïsme apparaissent fébriles comme s’ils n’étaient pas tout à
    fait en paix avec eux-mêmes, manifestent une grande intolérance et mettent volontiers en
    oeuvre des tactiques d'intimidation, voire des pratiques de terrorisme intellectuel à l’égard des
    opposants, qu’ils soient Juifs ou non-Juifs. Il s’ensuit que mes propos, soulignés par des
    gardiens vigilants, ne manqueront pas de me faire accuser d'anti-judaïsme, voire de racisme
    antijuif4, au prétexte que je dénonce des éléments propres au judaïsme… Face à ces
    contempteurs volontiers adeptes de quelque théorie du soupçon deux questions se posent : Le
    judaïsme serait-il la seule entreprise humaine à ne pas véhiculer de tels éléments ? Les Juifs
    seraient-ils incapables de percevoir que la Bible et le Talmud, à l’instar de l’Évangile et du
    Coran transportent, sous le sceau du sacré qui entrave la raison et suscite des interprétations
    multiples, des données potentiellement pernicieuses ?
    Le discours qui suit obéit en définitive à quelques orientations précises et à elles seules :
    1° - Il s’intéresse avant tout à un système de pensée et non à des personnes : il ne s’agit pas de
    juger des individus ou d’attribuer un niveau de gravité à leurs actes mais de mettre en lumière
    les éléments du judaïsme qui les conditionnent.
    2° - Il se situe dans le cadre de la résistance au racisme suscité par le judaïsme à la fois chez
    les siens et chez les non-Juifs, racisme que le sionisme, en le cristallisant, en le concentrant en
    3 Le Juif imaginaire, p. 157.
    4 Ces accusations d’anti-judaïsme et d’ « antisémitisme » lancées à tout va par des officines ne reculant devant aucun moyen, y compris les plus moralement indéfendables, pour discréditer toute critique concernant le judaïsme ou des Juifs, ne sont pas sans rappeler l’"anti-philosophie" (ce courant du XVIIIe siècle dressé contreles Lumières, où s’illustrèrent particulièrement les Jésuites pour calomnier grossièrement des philosophes libres ne respectant pas les règles établies par l'Église) ou bien l’"anti-communisme", idéologie d’intouchabilité développée, à l’époque précédant l’extinction du communisme soviétique, par les cadres du mouvementallergiques à toute critique.
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    un lieu, a rendu manifeste au XXe siècle avec la colonisation de la Palestine et l’oppression
    caractérisée d’un peuple.
    Après une introduction consacrée essentiellement aux notions de race, de racismes, de
    pensée raciale et à la sémantique dans le contexte du judaïsme, la première partie de cette
    étude envisagera le racisme juif, la seconde partie le racisme antijuif. La première, consacrée
    au sujet largement inédit qu’est le racisme chez les Juifs5, sera plus développée que la seconde
    traitant du racisme antijuif des non-Juifs, de l’antisémitisme suivant le terme généralement
    utilisé et au sujet duquel la bibliographie est d’une particulière richesse depuis la seconde
    guerre mondiale. Sur ce dernier thème, ce qui compte avant tout c’est moins de rapporter des
    données historiques largement présentes dans les ouvrages que de prendre quelque recul face
    aux événements-phares que l’histoire a mis particulièrement en évidence, afin de distinguer
    chez les acteurs de ce racisme la part de l’héritage et celle de l’invention. Quant à la
    bibliographie consacrée au racisme des Juifs on peut dire qu’elle est quasiment inexistante
    avant l’avènement du judaïsme sioniste, avènement qui, par delà tous les malheurs engendrés
    dans les populations de la Palestine historique, permet d’apporter un éclairage nouveau sur la
    culture issue du judaïsme.

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